Les CPVS, c’est quoi ?[1]
En Belgique, les CPVS sont des Centres de Prises en charge des Violences Sexuelles[2].
Ce projet a été mis en place en 2017 afin d’améliorer la prise en charge des victimes de violences sexuelles. Il s’agit d’une obligation issue de la Convention d’Istanbul qui a été ratifiée par la Belgique en 2016[3].
Quels services proposent les CPVS ?
Les CPVS offrent une prise en charge multidisciplinaire aux victimes de violences sexuelles. Ainsi, selon ce que la personne victime de violences sexuelles souhaite et ce dont elle a besoin, il est possible d’obtenir un accompagnement médical, psychologique, médico-légal, policier, juridique, et/ou social. Le tout, au même endroit !
Chaque intervenant·e du CPVS a été formé·e à cette prise en charge spécifique pour qu’elle soit la plus optimale possible pour les victimes.
Comment se passe une prise en charge aux CPVS ?
La prise en charge se fait au rythme et dans le respect de chaque personne. Par exemple, si la personne a besoin de se reposer au sein du CPVS avant d’entamer la prise en charge, c’est possible.
La prise en charge est effectuée dans un même lieu, principalement par des infirmière·er·s spécialisé·e·s. C’est avec elles·ils que la victime entre en contact en premier lieu. Ces infirmière·er·s réalisent la prise en charge médicale et médico-légale ainsi que le suivi des victimes. Durant le premier mois suivant la visite au CPVS, les infirmière·er·s appellent les victimes toutes les semaines et ensuite, une fois par mois jusqu’à ce que la victime n’en ait plus besoin.
La victime peut également avoir un rendez-vous avec un·e gynécologue au sein du CPVS si nécessaire.
Par ailleurs, la procédure de recueil de preuves de l’agression est adaptée. Au lieu d’utiliser le set d’agressions sexuelles (SAS)[4] qui implique de faire passer tous les tests compris dans le set, l’examen est réalisé selon le récit de la victime. Cela permet de faire uniquement les examens pertinents au regard de la situation vécue par la victime. Par exemple, si la victime rapporte une fellation forcée, dans ce cas, les examens vaginaux et anaux sont inutiles et ne seront donc pas réalisés.
Qui peut se rendre dans un CPVS ?
Toute victime de violences sexuelles, que ce soit une femme ou un homme, peu importe l’âge, l’identité de genre, l’orientation sexuelle, etc.
Quand puis-je m’y rendre ?
Les CPVS sont accessibles 24h/24, 7j/7. Ils sont aussi joignables par mail ou par téléphone.
Où trouver les CPVS et comment les contacter ?
Bruxelles
Au CHU Saint-Pierre via Rue Haute 320, 1000 Brussel
Numéro de téléphone : 02/535.45.42
Mail : CPVS@stpierre-bru.be
Accès en transports en commun : Métro 2 et 6 : station Porte de Hal ; Pré- métro: 3 – 4 – 51 arrêt Porte de Hal ; Bus : 27,48 arrêt Saint-Pierre/Porte de Hal ; Bus De Lijn et TEC : Saint-Gilles (Porte de Hal/Blaes)
Gand
À l’hôpital Universitaire de Gand, entrée 47 du CHU Gent (UZ Gent, C. Heymanslaan 10, 9000 Gent).
Numéro de téléphone : 09/332.80.80
Mail : zsg@uzgent.be
Accès en transports en commun : tram 4 (dernier arrêt: UZ); bus 5 (arrêt UZ)
Liège
Au CHU de Liège, entrée par le service des urgences CHU Liège : Urgences des Bruyères, Rue de Gaillarmont 600 à 4032 Chênée
Numéro de téléphone : 04/367.93.11
Mail : cpvs@chu.ulg.ac.be
Ailleurs
3 autres CPVS devraient ouvrir prochainement à Charleroi, Anvers et Louvain.
Puis-je porter plainte au CPVS ?
Si la victime souhaite porter plainte dans un CPVS, des inspectrices·teurs spécialisé·e·s se déplaceront jusque-là pour récolter la plainte.
Le choix est laissé à la victime de porter plainte ou non et les implications sont expliquées. Il n’est donc pas obligatoire de porter plainte mais c’est possible de le faire.
De plus, les prélèvements peuvent être réalisés même si la victime décide de ne pas porter plainte. Ces preuves seront gardées pendant 6 mois. Cela permet à la victime d’avoir un temps de réflexion si nécessaire et d’éventuellement porter plainte dans un second temps.
Pour plus d’informations sur les CPVS : https://www.violencessexuelles.be/centres-prise-charge-violences-sexuelles
Pour plus d’informations sur les violences sexuelles, consultez notre dossier thématique sur les violences sexuelles.
[1] Cet article a été rédigé sur base d’une analyse des Femmes Prévoyantes Socialistes : VIERENDEEL Florence, « Enjeux et perspectives des Centres de Prise en charge des victimes de Violences Sexuelles en Belgique », Analyse Soralia, 2020, mettre lien vers pdf (Consulté le 10 mars 2020).
[2] Cela inclut notamment les attentats à la pudeur, les attouchements, les pénétrations digitales (par un doigt), les pénétrations péniennes (par un pénis) qu’elles soient anale, vaginale, et/ou orale, ou les situations ou la personne ne se rappelle plus de ce qu’il s’est passé et soupçonne d’avoir été agressée sexuellement.
[3] La Convention d’Istanbul demande, à l’article 25, de rendre obligatoire « la mise en place de centres d’aide d’urgence pour les victimes de viols et de violences sexuelles, appropriés, facilement accessibles et en nombre suffisant, afin de leur dispenser un examen médical et médico‐légal, un soutien lié au traumatisme et des conseils ». Pour plus d’informations sur la convention d’Istanbul : VIERENDEEL Florence, « La Convention d’Istanbul : la Belgique en situation d’état d’urgence face aux violences à l’égard des femmes », Analyse Soralia, 2019, http://www.femmesprevoyantes.be/wp-content/uploads/2019/11/Analyse2019-Convention-Istanbul.pdf (Consulté le 28/01/2020).
[4] Pour plus d’informations sur le set d’agression sexuelle : COLARD Fanny, « Le Set d’Agression sexuelle (SAS) : un kit qui récolte les preuves », Femmes Plurielles en ligne, Bruxelles, mis en ligne le 06/03/2017, https://www.femmes-plurielles.be/le-set-dagression-sexuelle-sas-un-kit-qui-recolte-les-preuves/ (Consulté le 28/01/20).