Chaque année, depuis 2012, le 14 juillet marque la journée internationale de la non-binarité et des personnes non-binaires[1]. Le magazine têtu· définit la non-binarité comme « tout simplement le fait de ne pas se reconnaître dans la binarité de genre. C’est ainsi être ni homme ni femme, les deux à la fois, un peu plus l’un que l’autre, ou encore l’un ou l’autre par alternance… “Non-binaire“ est donc un terme parapluie qui désigne tout un spectre de possibilités entre les identités strictement féminines et masculines »[2].

La date du 14 juillet n’est visiblement pas choisie par hasard – et n’a rien à voir avec la fête nationale française ! Cette journée internationale a lieu à cette date car elle se situe exactement à mi-chemin entre la Journée internationale de lutte pour les droits des femmes (8 mars) et la Journée internationale des hommes (19 novembre)[3].

Cette journée internationale est particulièrement importante pour mettre en lumière la vie des personnes non-binaires ! En effet, un rapport canadien de 2023 démontre que les personnes transgenres et non-binaires sont particulièrement touchées par le harcèlement et les discriminations, mais aussi par des discriminations à l’emploi et des énormes manquements en termes d’accès aux soins de santé[4]. SOS Homophobie, en France, indique que les personnes non-binaires sont également parmi les personnes les plus touchées par des discriminations dans le milieu familial ou l’entourage proche, mais également par des agressions physiques[5].

Et ce n’est qu’une partie de ce que peuvent vivre les personnes non-binaires au quotidien. Elles peuvent également subir des moqueries, du mégenrage[6], leur identité de genre niée, etc. De plus, la plupart des pays dans le monde ne reconnaissent pas la non-binarité comme un genre légal. Ce qui signifie que la plupart des personnes non-binaires ont une pièce d’identité officielle qui ne correspond pas à leur genre. L’association Let’s talk about non binary revendique d’ailleurs la suppression de ces marqueurs de genre sur tout support d’identification[7]. Ces discriminations, ces comportements haineux et ces rejets spécifiquement envers les personnes non-binaires forme ce qu’on appelle de l’enbyphobie[8].

Une telle journée est donc nécessaire pour sensibiliser et faire comprendre ce que vivent les personnes non-binaires à travers le monde. Encore souvent moquées ou niées, il est primordial de rappeler que de nombreuses identités de genre existent et sont légitimes !

[1] VOLFSON Olga, « Que veut dire non-binarité ou non-binaire ? Reprenons les bases ! », têtu·, 14/07/2021, https://tetu.com/2021/07/14/journee-internationale-non-binarite-que-veut-dire-bases-definition-personne-non-binaire/

[2] Ibid.

[3] UNIVERSITY OF LEEDS, « International Non-Binary People’s Day 2020 », 14/07/2020, https://equality.leeds.ac.uk/events/international-non-binary-peoples-day-2020/

[4] https://repository.library.carleton.ca/concern/research_works/rf55z9066?locale=en

[5] SOS HOMOPHOBIE, « Rapport sur les LGBTIphobies 2024 », mai 2024, https://ressource.sos-homophobie.org/Rapports_annuels/Rapport_LGBTIphobies_2024.pdf

[6] « Utiliser un pronom ou des accords qui ne sont pas ceux utilisés et souhaités par la personne. », Définition de SOS Homophobie : https://www.sos-homophobie.org/informer/definitions/megenrer

[7] LET’S TALK ABOUT NON BINARY, « Journée international des personnes non-binaires, nos revendications », Instagram, 14/07/2023, https://www.instagram.com/p/CusIvgOtaLy/?img_index=2

[8] C’EST COMME ÇA, « Enbyphobie (ou francisé : embyphobie) », https://cestcommeca.net/lgbtphobies-def/enbyphobie-ou-francise-embyphobie/