Violences sexuelles : les connaître pour mieux les appréhender et les combattre
Depuis l’avènement #metoo, la thématique des violences sexuelles est régulièrement mise sur le devant de la scène médiatique, politique, etc. De nombreuses avancées ont pu voir le jour depuis 2017, lorsque que ce hashtag a commencé à faire parler de lui sur les réseaux sociaux. Pourtant, de nombreux préjugés perdurent et l’entourage des victimes, ou les victimes elles-mêmes ne savent pas forcément toujours vers qui se tourner.
Ce dossier a pour objectif d’offrir à la fois des informations générales sur les différents types de violences sexuelles, mais aussi des informations pratiques. Vous trouverez les contacts de différents services d’aide et d’associations qui existent en Belgique pour soutenir les victimes de violences sexuelles ainsi que pour accompagner les auteurs.
Les violences sexuelles, c’est quoi ?
L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) définit les violences sexuelles comme « tout acte sexuel, tentative d’acte sexuel ou tout autre acte exercé par autrui contre la sexualité d’une personne en faisant usage de la force, quelle que soit sa relation avec la victime, dans n’importe quel contexte. Cette définition englobe le viol, défini comme une pénétration par la force physique ou tout autre moyen de coercition de la vulve ou de l’anus, au moyen du pénis, d’autres parties du corps ou d’un objet, les tentatives de viol, les contacts sexuels non consentis et d’autres moyens de coercition sans contact physique ». Par coercition, il faut entendre le recours à la force physique (à divers degrés), l’intimidation psychologique, le chantage et les menaces.
En d’autres termes, tout acte lié à la sexualité et réalisé sans le consentement d’une personne est considéré comme une violence sexuelle. C’est également le cas quand la personne agressée n’est pas capable de refuser ou de montrer son désaccord (parce qu’elle est ivre, droguée, endormie ou encore en incapacité mentale de le faire).
Les violences sexuelles n’impliquent pas obligatoirement un contact physique : elles peuvent aussi être verbales (comme le harcèlement sexuel), en ligne, ou prendre d’autres formes, par exemple l’obligation de poser nu·e ou l’exhibition des parties génitales.
Vous trouverez huit sous-dossiers présentant spécifiquement huit violences sexuelles :
- Le viol
- L’atteinte à l’intégrité sexuelle
- L’inceste et les actes à caractère sexuel intrafamiliaux non-consentis
- Le harcèlement sexuel
- L’exploitation sexuelle
- Le mariage forcé
- Les mutilations génitales féminines
- Les violences sexuelles en cas de conflit
Qui est concerné·e ?
Les violences sexuelles sont un phénomène qui concerne tout le monde. Chacun et chacune peut y être confronté·e à un moment ou à un autre de sa vie, que ce soit de manière directe, en étant victime ou auteur, ou de manière indirecte, en étant témoin ou en connaissant quelqu’un qui est touché directement.
Une étude réalisée en Belgique en 2021 démontre que, 81% des femmes belges âgées de 16 à 69 ans ont été victimes d’une violences sexuelles au cours de leur vie, contre 48% des hommes belges de la même tranche d’âge. De plus, 79% de personnes de la communauté LGBTQIA+, tous genres et orientations confondus, ont été victimes d’une violence sexuelle. Ces chiffres alarmants démontrent bien que les femmes ou minorités de genre sont plus touchées par les violences sexuelles, mais également que les hommes peuvent aussi y être confrontés. Les violences (notamment sexuelles) à l’encontre des hommes cisgenres sont un sujet très sensible et tabou. L’Institut pour l’Egalité des Femmes et des Hommes (IEFH) cite, dans un rapport, que 56% des hommes victimes de violences entre partenaires n’en parlent à personne.
Concernant les auteurs, une étude, précise que dans 91% des cas, les victimes de violences sexuelles connaissent les agresseurs et dans 47% des cas, c’est le conjoint ou l’ex-conjoint qui est l’auteur des faits. Dans la majorité des cas, les violences sexuelles infligées à des mineur·e·s sont commises par des proches (famille, école, activités parascolaires, institutions de soins, etc.). L’idée que le viol est forcément commis par un inconnu, durant la nuit, dans un lieu public et sous la menace d’une arme est donc fausse.
Où trouver de l’aide ?
Pour savoir vers qui vous tourner si vous rencontrez des difficultés de ce type, cliquez ici.
Comment lutter contre les violences sexuelles ?
La seule façon de lutter efficacement contre les violences sexuelles est de rappeler que cette question concerne tout le monde.
La sensibilisation de chacun·e est fondamentale. Si les violences sexuelles restent un sujet tabou, c’est parce que nos sociétés l’imposent. Pour lever ce tabou, il faut que tout le monde soit conscient qu’aucune forme de violence sexuelle n’est ni « normale » ni tolérable. Ainsi, il y aura déjà un obstacle de moins sur le chemin des victimes : celui de la peur du jugement, de la culpabilité et de la honte de ce qu’elles ont vécu. Car c’est la honte et la culpabilité qui font que beaucoup d’entre elles n’osent pas parler de ce qu’elles ont vécu…
Tout cela passe notamment par l’éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle, également appelée EVRAS. Pour en savoir plus à ce sujet, n’hésitez pas à consulter notre dossier thématique sur l’EVRAS.
La formation des professionnel·le·s est aussi un levier primordial pour faire changer les choses. Que ce soit dans le secteur policier et judiciaire (améliorer les lois existantes et leurs mises en œuvre) mais aussi dans le secteur de la santé (offrir un accompagnement plus spécifique aux victimes de violences sexuelles, dispenser des soins de santé précis et de qualité, diffuser des informations quant aux services ressources vers lesquels se tourner, etc.).
Il faut aussi insister sur la formation des médias qui participent à la diffusion de nombreux clichés tels que l’image du violeur au détour d’une ruelle sombre.
Les sous-dossiers
Des ressources pour les professionnel·le·s
Pour aller plus loin sur la thématique des violences sexuelles, découvrez notre fichier ressources comprenant des ouvrages, des brochures, des articles et des sites internet.