En tant qu’association féministe et laïque militant pour le droit à disposer de son corps, la Fédération des centres de planning familial des Femmes Prévoyantes Socialistes s’oppose fermement aux propos tenus hier par le Président turc Recep Tayyip Erdogan qui a déclaré « on nous parle de contraception, de planning familial. Aucune famille musulmane ne peut avoir une telle mentalité ». Le Président turc en a appelé aux mères pour accroître le nombre de Turcs. Dernièrement, ce dernier avait déjà émis des propositions pour limiter le droit à l’avortement et à la pilule du lendemain.
Contrairement à ce que le Président Erdogan affirme, NON, la contraception et le planning familial ne peuvent en aucun cas être assimilés à une « trahison » commise par les musulman-e-s. Et, NON, le « devoir premier » d’une femme n’est pas de devenir mère.
Le droit à disposer de son corps doit être un droit universel, sans frontière culturelle, linguistique, sociale ou géographique. Restreindre l’accès à la contraception régulière, à la contraception d’urgence et aux interruptions volontaires de grossesse constituent des atteintes à ce droit, ce que nous refusons de cautionner.
Une telle déclaration revient à nier les droits fondamentaux des femmes turques, et d’ailleurs plus largement, musulmanes. Il s’agit d’un nouvel obstacle sur la voie de l’égalité entre les femmes et les hommes.
Soféliasouhaite rappeler que les femmes sont des êtres responsables, capables de décider librement de ce qu’elles veulent faire de leur corps. Nous souhaitons aussi souligner qu’il est primordial d’informer chacun-e, quel que soit son âge ou son sexe, sur les différentes méthodes contraceptives. Car connaître les différents contraceptifs qui existent permet à la personne d’être libre de choisir celui qui lui convient le mieux et lui permet aussi d’être capable de décider si et quand elle souhaite devenir parent-e. Il est donc primordial que chacun-e dispose des informations nécessaires afin de pouvoir vivre sa sexualité de manière libre et sereine.