En Belgique, l’Education à la Vie Relationnelle Affective et Sexuelle (EVRAS) est inscrite en tant que mission obligatoire de l’enseignement en Fédération Wallonie-Bruxelles depuis 2012. Cette mesure est complétée par un protocole d’accord en 2013, unissant les trois entités fédérées (1), afin d’acter sa généralisation en milieu scolaire.
Mais depuis…
Tou-te-s les acteur-rice-s de l’EVRAS sont unanimes : la généralisation de cette compétence globale et transversale n’est toujours pas atteinte en 2018. De nombreuses questions, non résolues – ou tout du moins, partiellement -, se posent : faut-il imposer un référentiel aux écoles ? Quels sont les marges d’action au niveau politique ? Qu’en pensent les professeur-e-s ? Et les animateur-rice-s ? Et puis, au final, qu’attendent les élèves et de quoi ont-ils besoin ?
C’est pourquoi, sous l’initiative de Sida’SOS et de la Fédération Laïque des Centres de Planning familial, un réseau de professionnel-le-s s’est constitué en février 2018 sous le nom des stratégies concertées EVRAS.
L’objectif ?
« Mobiliser, dans un comité de pilotage intersectoriel et dans des ateliers participatifs, tou-te-s les acteur-rice-s concerné-e-s afin d’aboutir à une généralisation effective de l’EVRAS [dans l’enseignement fondamental et secondaire, ordinaire et spécialisé, en Belgique francophone], dans une visée de réduction des inégalités sociales de santé et selon les principes d’universalisme proportionné » (2).
L’atout de cette concertation est de réunir une multitude d’acteur-rice-s, tant externes qu’internes à l’école, représentant des groupes professionnels œuvrant dans le domaine de l’EVRAS. Le comité de pilotage compte donc parmi ses rangs : la Commission d’avis des PSE, le Conseil Supérieur des CPMS, les cinq Pouvoirs Organisateurs, les quatre Fédérations de Centres de Planning Familial, les deux Fédérations de parents d’élèves, le Délégué Général des Droits de l’enfant, les Organisations de Jeunesse ou encore le Centre d’Action Laïque.
L’idéologie derrière ce regroupement est de combiner nos connaissances et nos expériences afin d’avancer main dans la main. En créant le consensus, il est alors envisageable de développer un réel plan d’action EVRAS et d’œuvrer tous ensemble à sa bonne réalisation.
Nos chantiers…
Ils sont nombreux et vont s’élaborer et se concrétiser au fil du temps. Aujourd’hui, le comité de pilotage s’interroge surtout sur des concepts fondamentaux et vise à aboutir, par exemple, à une définition commune de l’EVRAS mais aussi à l’analyse de la situation actuelle en Belgique en prenant en compte chaque point de vue professionnel (ex : réalisation d’une matrice SWOT (3), identification de tou-te-s les acteur-rice-s de l’EVRAS,…).
A cela s’ajoute des comités opérationnels, dont les missions sont/seront de proposer un programme au comité de pilotage et de travailler en amont sur des axes stratégiques de réflexion. Ceux-ci se composent des promoteurs (Sida’SOS et la FLCPF), d’organismes responsables de la méthodologie (SIPES (4), RESO-UCL (5), APES (6), Observatoire du sida et des sexualité) et d’acteur-rice-s clés souhaitant s’investir. A terme, ces structures organiseront également des ateliers participatifs auxquels divers acteur-rice-s de terrain seront conviés afin d’alimenter le partage d’expériences vis-à-vis de thématiques spécifiques (ex : l’EVRAS en école spécialisée).
L’objectif est fixé à 2025. Mais le jeu en vaut la chandelle !
(1) La Fédération Wallonie Bruxelles, la Commission Communautaire française de la Région de Bruxelles- Capitale et la Région Wallonne
(2) https://www.planningfamilial.net/thematiques/evras/
(3) Strengths (forces), Weaknesses (faiblesses), Opportunities (opportunités), Threats (menaces)
(4) Service d’Information Promotion Education Santé – ULB
(5) Service Universitaire de Promotion de la Santé – UCL
(6) Appui en Promotion et Education pour la Santé – Ulg