En 2022, Sofélia change d’identité. L’occasion de revenir sur l’historique de notre association, les dates clés qui ont marqué notre histoire et les valeurs qui nous animent.
Du combat pour l’accessibilité à la contraception à la défense du droit à l’avortement, Sofélia et ses Centres affiliés ont été pionnières·ers en matière de lutte pour l’accès aux droits sexuels et reproductifs en Belgique. Faisons un bond dans le passé en partant de 1973, début de l’affaire Peers, figure emblématique dans la lutte pour le droit à l’avortement en Belgique à la reconnaissance de notre Fédération en tant qu’association d’éducation permanente en 2009 en passant bien entendu par sa création par Soralia en 1984.
En 1973, en parallèle de la légalisation de la contraception, c’est le début de l’affaire Peers… Le docteur Willy Peers est arrêté et emprisonné pour avoir pratiqué plus de 300 avortements à la maternité régionale de Namur. Par son acte de désobéissance civile, il contribue à briser le silence entourant la pratique de l’interruption volontaire de grossesse (IVG) en Belgique. Pour rappel, interdire l’avortement n’en diminuera jamais le nombre mais le rendra clandestin et risqué pour la santé et la vie des femmes. Suite à la vague de soutien suscitée par l’arrestation du docteur Peers, les poursuites sont momentanément suspendues, c’est ce qu’on appellera la « trêve judiciaire en matière d’avortement ». Cette trêve s’achèvera en 1978. En effet, devant le refus des praticien·ne·s d’obtempérer à une loi qu’elles·ils considèrent injuste et en l’absence de décisions politiques, plusieurs Parquets décident de rompre la trêve. Neuf médecins sont inculpé·e·s dont Willy Peers.
En 1982, le mouvement désormais appelé Soralia prend part activement aux manifestations pour la légalisation de l’avortement en Belgique. Ses revendications sont fortes :
- Le droit pour toutes les femmes à avorter dans de bonnes conditions médicales et psychologiques ;
- L’acquittement de tous les inculpée·s sans exception et l’arrêt de toutes les poursuites judicaires ;
- Le vote de la suspension des articles du Code pénal pour en finir définitivement avec l’avortement clandestin, ses souffrances et ses dangers.
En 1984, Sofélia est créée par Soralia [1]. Il s’agit de mettre en place un contrepouvoir et une représentation spécifique et laïque de leurs Centres par rapport aux pouvoirs publics notamment dans le domaine de la contraception, de l’IVG et des relations affectives et sexuelles égalitaires.
En 1987, Sofélia lance le magazine Info-planning-IVG. Ce trimestriel de la Fédération sera édité jusqu’en 1996.
En 1990, l’avortement est partiellement dépénalisé en Belgique via le vote de la loi Lallemand-Michielsens suite à une impossibilité de régner du Roi Baudoin. La pilule abortive existe, quant à elle, depuis 1979, année de son invention en France. En 2000, cette pilule est enfin commercialisée en Belgique et c’est en 2003 qu’un financement forfaitaire des centres IVG voit le jour. Ce financement couvre l’ensemble de l’intervention médicale, psychologique et sociale.
En 2009, Sofélia est reconnue dans le cadre du décret relatif à l’Education permanente. Depuis cette année-là, en parallèle de son rôle de coordination et de circulation de l’information entre les 17 Centres de Planning familial et autres points de contact qu’elle fédère en Wallonie et à Bruxelles, elle se penche sur la réalisation de campagnes de communication, d’information et de sensibilisation en lien avec des thématiques suivantes : toutes les formes de violences et la vie relationnelle, affective et sexuelle.
[1] Actuellement, la Fédération coordonne 17 Centres de Planning familial dont 9 pratiquant l’IVG et d’autres points de contact en Wallonie et à Bruxelles.