Dans le monde, 40% des femmes n’ont pas accès librement à l’interruption volontaire de grossesse. Toute les 9 minutes, une femme meurt d’un avortement clandestin. Les législations restrictives en matière d’IVG n’en diminuent pas le nombre. Au contraire, les législations restrictives en matière d’IVG poussent les femmes vers la pratique de l’IVG clandestine qui sont dangereuses pour leur santé et leur vie.
Outre les législations restrictives, de nombreuses attaques en matière de droit à l’IVG planent actuellement en Europe. En Italie par exemple, bien que l’IVG y soit autorisée depuis 1978, 80% des médecins refusent de la pratiquer invoquant la clause de conscience. En Belgique, en 2010, ils étaient environ 2.000 à marcher contre l’IVG. En 2011, ils étaient presque 3000. Ces mouvements anti-IVG pourraient nous sembler marginaux mais le fait qu’ils trouvent un écho dans les médias leur donne du poids. Ces mouvements sont souvent organisés et soutenus par de puissants lobbys.
Abortion Right, une plateforme nationale de lutte et de vigilance
Afin de rester vigilant et d’agir face à ces attaques au droit à l’IVG dans le monde, la plateforme Abortion Right a été créée en 2012. Elle regroupe 23 associations francophones et néerlandophones défendant le droit à l’IVG.
Cette plateforme a plusieurs moyens d’actions :
- Des communiqués de presse. En 2017, par exemple, la plateforme a réagi suite au fait que le Président Trump a coupé les fonds fédéraux des ONG internationales défendant le droit à l’IVG.
- La participation à des manifestations. Dernièrement, la plateforme a participé à plusieurs mobilisations en soutien aux femmes polonaises.
- La rédaction d’interpellations politiques (mémorandum dans le cadre des élections).
- L’organisation d’actions de sensibilisation. Par exemple, autour du 28 septembre, journée internationale pour la dépénalisation de l’IVG, nous distribuons des flyers sensibilisant le grand public aux attaques actuelles en matière d’IVG dans le monde.
- L’organisation d’événements (exemples : ciné-débat, conférence).
Sur le site de la plateforme Abortion Right, une revue de presse d’articles en lien avec l’IVG dans le monde est mentionnée. Le site permet de se tenir informé-e de l’évolution des législations relatives à l’IVG dans le monde et des attaques actuelles en la matière.
Abortion Right, une charte commune
Les membres de la plateforme Abortion Right sont réunis autour d’une charte. Cette charte est accessible en ligne sur le site abortionright.eu. A ce jour, plus de 9.500 personnes ont signé cette charte. Voici les principes repris dans cette charte :
- L’accès à l’avortement est un droit : celui d’être maître de son propre corps, de choisir de sa vie, de poursuivre une grossesse ou non et de décider seule ou avec son partenaire. C’est un droit fondamental des femmes.
- Interrompre une grossesse est un choix personnel et cette liberté de choix doit être protégée.
- L’avortement doit être accessible à toutes les femmes : ce qui suppose une accessibilité géographique et financière ainsi qu’un accompagnement des femmes et des hommes qui le souhaitent.
- Des campagnes d’information grand public sont nécessaires : afin d’informer correctement, de dédramatiser et de déculpabiliser les femmes qui souhaitent interrompre une grossesse. L’accès à la contraception et à l’IVG sont des questions de santé publique et des enjeux de société.
- L’éducation à la vie sexuelle doit être prodiguée à tous les élèves pour qu’ils puissent poser des choix libres et éclairés.
- L’apprentissage des techniques d’avortement doit faire partie intégrante de la formation des professionnel-le-s du monde médical. Pour rappel, cet enseignement n’est effectif que dans une seule université, l’ULB et uniquement du base volontaire. La pénurie de médecins se fait sentir chaque année lors des périodes de vacances. Lorsque ces praticiens en fin de carrière seront partis à la retraite, comment les centres pratiquant des IVG pourront-ils répondre aux demandes ? Gouverner, c’est prévoir! Nous demandons que les pouvoirs publics qui ont la tutelle sur les universités ainsi que ceux qui ont en charge la Santé et l’Action sociale répondent à ce besoin afin que la loi puisse être appliquée dans l’intérêt de toutes les femmes, où qu’elles se trouvent sur le territoire national.