Condamnation de l’HUDERF
La Cour d’appel de Bruxelles confirme la condamnation de l’HUDERF dans un dossier concernant une personne intersexe, à savoir une personne dont les caractéristiques sexuelles (1) ne correspondent pas entièrement aux normes médicales et sociales existantes, à savoir la binarité mâle-femelle / féminin-masculin (2).
Complications en cascade, sans aucun accompagnement psychologique
Les enfants intersexes sont parfaits tels qu’iels sont
Nombre de ces chirurgies modifient l’apparence ou la fonction sexuelle des organes génitaux comme les réductions clitoridiennes, l’ablation de testicules fonctionnels et les vaginoplasties. La grande majorité de ces chirurgies ne sont pas nécessaires ni pour préserver ni protéger la santé (8). Ces interventions médicales non urgentes et pratiquées à des fins non thérapeutiques causent souvent de nombreux dommages physiques irréversibles, notamment des douleurs, une perte de sensibilité, des cicatrices dues aux lésions, parfois même la stérilisation, ainsi que des conséquences psychologiques tout au long de la vie telles que le syndrome de stress post-traumatique et le risque que le sexe assigné ne corresponde pas à l’identité de genre de la personne. En raison de ces risques, les chirurgies intersexes non consenties de manière éclairée sont considérées comme des violations des droits humains (9). Cependant, en l’état, ces procédures ne sont pas explicitement interdites en Belgique et sont même financées par la sécurité sociale.
Interdire et sanctionner les procédures médicales de normalisation
Garantir les droits fondamentaux
- les droits fondamentaux, l’intégrité physique, psychique et sexuelle ainsi que le droit à l’autodétermination des personnes intersexes soient réellement protégés (16) (17),
- les interventions médicales dites « de normalisation » non consenties par la personne intersexe soient interdites et sanctionnées (18) et que des recours et réparations effectifs soient garantis pour les victimes,
- les professionnel·le·s de santé soient pleinement formé·e·s à un comportement respectueux envers les personnes intersexes leur permettant ainsi qu’à leurs parents de recevoir des conseils et un soutien adéquats.
#IntersexRights #HumanRights #StopIntersexMutilations
Associations signataires
Amnesty International Belgique
Code, coordination des ONG pour les droits de l’enfant
Fédération Prisme
GAMS Belgique, Groupe pour l’Abolition des mutilations sexuelles féminines
Genres Pluriels
Intersex Belgium
Let’s Talk About Non Binary
Ligue des Droits de l’Enfant
Ligue des droits humains
Organisation Intersex International Europe e.V.
Plateforme école pour tou.t.e.s Commission LGBTQIA+
Progress Lawyers Network
RainbowHouse Brussels
Réseau Psychomédicosocial Trans* et Inter* Belge
Sofélia, fédération des centres de planning familial du réseau Solidaris
Personnes signataires
An Verleysen, Intersekse Vlaanderen, an@interseksevlaanderen.be
Véronique van der Plancke, avocate au barreau de Bruxelles,
v.vanderplancke@quartierdeslibertes.be
Audrey Aegerter, audrey.aegerter@ulb.be
Joël Le Déroff, PS en tous Genres, joel.lederoff@gmail.com
Jenna Boeve, activiste, jdaboeve@gmail.com
Sylvie Aerts, activiste, sylvie.aerts@gmail.com
Flo Delval, Let’s Talk About Non Binary, enbytalk@protonmail.com
Jean-Pierre Coenen, Ligue des Droits de l’Enfant, jeanpierrecoenen@liguedroitsenfant.be
Quentin Maufort, membre militant Ligue des Droits de l’Enfant/plateforme école pour tou.t.e.s
Commission LGBTQIA+, quentinmaufort@gmail.com
Pauline Gérard, Sofélia, pauline.gerard@solidaris.be
Robin Bronlet, avocat au barreau de Bruxelles, robin.bronlet@progresslaw.net
Max Nisol et Londé Ngosso, Genres Pluriels, media@genrespluriels.be
Virginie Lardinois, Genres Pluriels, virginie.lardinois@genrespluriels.be
Tommye Ritter, Genres Pluriels, tommye.ritter@genrespluriels.be
Aurore Dufrasne, Genres Pluriels, support@genrespluriels.be
Ambre Vinchon, Genres Pluriels, ambre.vinchon@genrespluriels.be
Maxence Paquot, Genres Pluriels, maxence.paquot@genrespluriels.be
(2) Les personnes intersexes peuvent s’identifier comme femmes, comme hommes, ou comme non binaires; elles peuvent être cisgenres ou transgenres. Les identités de genre des personnes intersexes sont plurielles. Les intersexuations n’ont rien à voir avec la sexualité. Les personnes intersexes sont des personnes ayant subi une invalidation médicale de leurs corps sexués. Les variations intersexes sont diverses et variées. Les intersexuations constituent des variations naturelles du développement sexuel.
(3) La loi du 10 mai 2007 tendant à lutter contre la discrimination entre les femmes et les hommes a été modifiée le 4 février 2020 pour inclure explicitement les caractéristiques sexuelles comme motif de discriminations : https://www.ejustice.just.fgov.be/eli/loi/2020/02/04/2020020361/moniteur
(4) Voir à ce sujet la loi belge du 22 août 2002 « droits des patients » sur le consentement éclairé et libre : https://www.health.belgium.be/fr/sante/prenez-soin-de-vous/themes-pour-les-patients/droits-des-patients/quels-sont-les-droits-du
(5) Les personnes qui ne sont pas intersexes sont appelées dyadiques.
(6) Voir à ce sujet la note d’information du Haut Commissariat aux Droits de l’Homme des Nations unies (FR-2015) https://unfe.org/system/unfe-67-UNFE_Intersex_Final_FRENCH.pdf
(7) Voir à ce sujet l’analyse de l’Agence des droits fondamentaux de l’Union Européenne pages 50-54 : https://fra.europa.eu/sites/default/files/fra_uploads/fra-2020-lgbti-equality_en.pdf
(8) Le Comité des droits de l’enfant des Nations Unies a considéré les procédures de normalisation non consenties sur les enfants intersexes comme pratiques préjudiciables au même titre que les mutilations génitales féminines. Observations finales (2019) CRC/C/BEL/CO/5-6) du 28 février 2019
https://www.ohchr.org/fr/documents/concluding-observations/crccbelco5-6-concluding-observations-combined-fifth-and-sixth
(9) Voir à ce sujet la note d’information du Haut Commissariat aux Droits de l’Homme des Nations Unies (EN-2019) portant sur les violations spécifiques des droits humains auxquelles sont confrontées les personnes intersexes https://www.ohchr.org/sites/default/files/Documents/Issues/Discrimination/LGBT/BackgroundNoteHumanRightsViolationsagainstIntersexPeople.pdf
(10) Comité des droits de l’enfant : Observations finales (2019) CRC/C/BEL/CO/5-6) du 28 février 2019 https://www.ohchr.org/fr/documents/concluding-observations/crccbelco5-6-concluding-observations-combined-fifth-and-sixth
(11) Comite des droits de l’homme : Observations finales (2019) CCPR/C/BEL/CO/6 du 6 décembre 2019
https://www.ohchr.org/fr/documents/concluding-observations/ccprcbelco6-human-rights-committee-concluding-observations-sixth
(12) Comité des droits économiques, sociaux et culturels : Observations finales (2020) E/C.12/BEL/CO/5 du 26 mars
2020 https://www.ohchr.org/fr/documents/concluding-observations/ec12belco5-committee-economic-social-and-cultural-rights
(13) Comité des droits de l’enfant : Observations finales (2019) CRC/C/BEL/CO/5-6 du 28 février 2019
https://www.ohchr.org/fr/documents/concluding-observations/crccbelco5-6-concluding-observations-combined-fifth-and-sixth
(14) Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes : Observations finales (2022)
CEDAW/C/BEL/CO/8) du 1er novembre 2022
https://tbinternet.ohchr.org/_layouts/15/treatybodyexternal/Download.aspx?symbolno=CEDAW%2FC%2FBEL%2FCO%2F8&Lang=fr
(15) Appel des chercheur·ses publié le 26 octobre 2022 dans le journal Le Soir
https://www.lesoir.be/473214/article/2022-10-26/agir-pour-garantir-lintegrite-corporelle-des-personnes-intersexuees
(16) L’article 22bis de la Constitution belge stipule: Chaque enfant a droit au respect de son intégrité morale, physique, psychique et sexuelle. Chaque enfant a le droit de s’exprimer sur toute question qui le concerne; son opinion est prise en considération, eu égard à son âge et à son discernement. Chaque enfant a le droit de bénéficier des mesures et services qui concourent à son développement. Dans toute décision qui le concerne, l’intérêt de l’enfant est pris en considération de manière primordiale. https://www.senate.be/doc/const_fr.html#mod22bis
(17) Les principes de Yogjakarta adoptés par les Nations unies ont été ratifiés par la Belgique, notamment le principe 32
dans les PJ+10 qui affirme le droit à l’intégrité corporelle et mentale : https://www.genrespluriels.be/-Principes-de-Yogyakarta- et https://yogyakartaprinciples.org/principe-32-pj10
(18) En 2016, la Belgique a ratifié la convention d’Istanbul (2011) dont les principes 38 et 39 interdisent les traitements non consentis sur les parties génitales féminines https://rm.coe.int/1680084840