La stérilisation volontaire est une méthode de contraception, que l’on considère comme définitive [1], qu’elle soit réalisée sur une personne possédant un utérus ou un pénis.

Ligature des trompes and co.

Si l’on possède un utérus, il existe de nombreuses méthodes de stérilisation différentes, que l’on regroupe souvent, à tord, sous l’appellation « ligature des trompes ». Dans tous les cas, ces opérations ont le même objectif : empêcher l’ovule de passer de l’ovaire à la trompe de Fallope, où il pourrait être fécondé par un spermatozoïde.

Une ligature des trompes peut s’effectuer de plusieurs façons différentes : en sectionnant la trompe puis en la ligaturant (pour la « refermer » avec un fil) ou en appliquant un clip. Il existe également la salpingectomie bilatérale qui consiste en l’ablation totale ou partielle des deux trompes [2]. Dans tous les cas, ces opérations sont réalisées en milieu hospitalier, par un·e gynécologue, sous anesthésie générale [3].

Puisque cette contraception est considérée comme définitive, elle sera plutôt intéressante pour les personnes qui sont sûres de ne pas/ne plus vouloir d’enfant·s. Elle n’est cependant pas toujours facilement accessible pour les personnes qui la demandent : les témoignages que l’on retrouve en ligne ont comme point commun la difficulté d’avoir pu accéder à ce type de contraception, surtout si l’on a moins de 30 et que l’on est sans enfant.

Pourtant, il n’existe  pas de loi en Belgique qui interdise la stérilisation volontaire, peu importe le genre, et aucune condition ne devrait être exigée pour pouvoir y recourir, en dehors d’avoir 18 ans [4]. Cependant, les hôpitaux peuvent imposer leurs propres conditions [5] (délais de réflexion, entretiens psychologiques requis, etc.) pour réaliser ce type d’opération, ce qui n’en facilite pas son accès.

Et la vasectomie dans tout ça ?

Il s’agit également d’une stérilisation définitive [6], qui vise à sectionner ou à boucher les canaux déférents, conduits qui permettent aux spermatozoïdes de passer des testicules à l’urètre [7]. Après une telle opération, il n’y aura plus de spermatozoïdes dans une éjaculation.

Une vasectomie est généralement réalisée par un·e urologue, avec une anesthésie locale [8], ce qui rend peut-être son accès plus facile que d’autres contraceptions définitives. La personne ne sera cependant stérile que 3 à 6 mois après l’opération, le temps qu’il n’y ait plus du tout de spermatozoïdes dans le sperme [9].

Récemment, la presse belge titrait que les opérations pour vasectomie avaient bondi de 27% entre 2021 et 2022 [10]. Il semblerait, en effet, que de plus en plus d’hommes, surtout autour des 35-39 ans, se sentent responsables de la contraception au sein de leur couple. Ce phénomène ne s’observe pas qu’en Belgique. En France par exemple, le nombre d’opérations a été multiplié par 15 depuis 2010 [11]. C’est également le cas aux États-Unis, suite à la révocation de l’arrêt Roe v. Wade en juin 2022, qui a sérieusement réduit le droit à l’avortement dans le pays [12].

Bien que nous plaidons pour que les contraceptions « masculines » soient plus diversifiées que le préservatif et la vasectomie [13], nous ne pouvons que nous réjouir de voir de plus en plus d’hommes impliqués dans la contraception. En effet, nous l’affirmons haut et fort, notamment via notre campagne de 2017 : la contraception, c’est l’affaire des deux partenaires !

Cet article est, en partie, inspiré d’un article rédigé par Margot Foubert, chargée de missions Sofélia, « La stérilisation volontaire : une contraception encore trop peu connue », paru dans le magazine Femmes Plurielles de mars 2024.

[1] MOLINARI Hélène, « Stérilisation volontaire, un choix libre ? », La Bâtarde, 24/12/2019, https://tinyurl.com/yp6cekeh

[2] Voir notre dossier « Contraception » : https://tinyurl.com/5fc9zs6t

[3] ELSAN, « Ligature des trompes », http://tinyurl.com/3fmvh7r6

[4] BEN JATTOU Miriam, « Stérilisation volontaire », Femmes de droit, 18/04/2020, https://tinyurl.com/ytx82kzy

[5] Ibid.

[6] La vasectomie, peut, dans certains cas, être réversible. Mais il vaut mieux la considérer comme étant définitive.

[7] NUNCIC Pascaline, « Contraception masculine : à la découverte de la vasectomie… », Analyse Soralia, 14/12/2018, http://tinyurl.com/zsph35hk

[8] Ibid.

[9] Ibid.

[10] RÉDACTION AVEC BELGA, « Vasectomie : le nombre d’opérations bondit en Belgique », Moustique, 08/02/2024, http://tinyurl.com/mvfxdu29

[11] THOMAS Marlène, « Vasectomie, 15 fois plus d’hommes français y ont eu recours en douze ans », Libération, 12/02/2024, http://tinyurl.com/4set5hdy

[12] BOUCKAERT Céline, « Pourquoi de plus en plus d’hommes recourent-ils à la vasectomie ? », Le Vif, 11/08/2023, https://tinyurl.com/yj9x3yuv

[13] Site internet de Sofélia, « Contraception masculine : quelles alternatives aux préservatifs et à la vasectomie ? », https://tinyurl.com/bdf73wkz