Dans le cadre d’un cours de philosophie enseigné en BAC1 à l’UCL, un chargé de cours invité a remis à une centaine d’étudiant-e-s en ingénieur civil une note de 15 pages intitulée « La philosophie pour la Vie » (1). Cette note révélée par l’ASBL Synergie Wallonie pour l’égalité entre les hommes et les femmes (2) mentionne, entre autres, que « la vérité est que l’avortement est le meurtre d’une personne innocente. Et c’est même un meurtre particulièrement abject parce que l’innocent en question est sans défense ». Ce document avance également « si l’avortement est un meurtre, n’est-il pas encore plus grave que le viol ? Le viol est immoral et heureusement il est aussi illégal. L’avortement, qui est encore plus immoral, ne devrait-il pas, à plus forte raison encore, être illégal lui aussi ? ».
En tant qu’association féministe militant pour la liberté des femmes à disposer de leur corps, la Fédération des Centres de Planning familial des Femmes Prévoyantes Socialistes (Sofélia-Soralia) dénonce cette pratique d’enseignement qui ne laisse aucunement la place au débat. Diffuser une telle note se positionnant clairement contre le droit à disposer librement de son corps va totalement à l’encontre d’un accès libre et serein à l’avortement.
Soféliaconsidère que l’accès à l’avortement est un droit fondamental des femmes devant être accessible à toutes, sans pression sociale, sans tabou et sans culpabilisation. Mais pour que cette revendication puisse s’appliquer réellement dans les faits, il faut lutter contre toute forme de désinformation en matière d’interruptions volontaires de grossesse (IVG). Diffuser une telle note rencontre la stratégie de communication employée régulièrement par les militant-e-s anti-IVG. Cette stratégie est constituée de la désinformation, la peur et la culpabilisation. D’ailleurs, à l’heure actuelle, de nombreux sites internet utilisant ce genre de stratégie se multiplient sur la toile. Derrière ceux-ci, nous retrouvons des anti-choix se faisant passer pour des scientifiques, des expert-e-s voire des pro-choix. Nous les retrouvons sur la toile mais aussi dans le cadre d’animations à la vie relationnelle, affective et sexuelle dans un contexte scolaire.
Ce dossier est à l’instruction auprès des autorités de l’Université Catholique de Louvain afin de déterminer dans quel cadre ce texte a été distribué aux élèves. L’UCL a toutefois rappelé que sa position sur l’avortement était claire : il s’agit d’un droit.
(1) Un plaidoyer anti-avortement dans des notes de cours à l’UCL, le 21 mars 2017, Lesoir.be.