Vous pensez qu’un compliment est inoffensif ? Vous croyez que les femmes qui sont harcelées le cherchent ? Vous avez entendu dire que le harcèlement de rue ne concerne que les femmes jeunes et belles ? Jetez un oeil à ces quelques idées reçues sur le harcèlement de rue !
- « Ce n’est qu’un compliment inoffensif » : Les harceleurs disent ne pas comprendre ce qu’on leur reproche car, selon eux, ce sont des « compliments » qu’ils font aux femmes. Pourtant, faire un compliment, de manière insistante, à une personne passant dans la rue alors qu’on ne la connait pas constitue une situation de harcèlement.
- « C’est dans la nature des hommes » : Tous les hommes ne sont pas des harceleurs. Le harcèlement sexuel n’est pas lié à des pulsions sexuelles incontrôlables mais plutôt à une relation de pouvoir inégale entre deux ou plusieurs personnes. Chaque individu, femme ou homme, est différent. Il ne faut ni en faire une généralité, ni incomber la responsabilité de l’agresseur sur son genre.
- « Ce n’est pas du harcèlement quand le harceleur est beau et sexy » : Le physique du harceleur importe peu. Cela n’enlève rien au caractère irrespectueux de son comportement de harcèlement sexuel. Un harceleur reste un harceleur. De plus, la notion de « sexy » varie d’une personne à une autre, nous n’avons pas tous les mêmes « critères de beauté ».
- « Les femmes aiment secrètement être harcelées dans la rue par des inconnus » : Quand c’est « non », c’est « non » ! Un « non » exprimé par un homme ou par une femme marque un refus clair face à une proposition, sans sous-entendu caché. Cela indique la limite posée par celle-ci, qui est à prendre au sérieux.
- « Si les femmes sont harcelées c’est parce qu’elles l’ont cherché » : Il n’est pas rare d’entendre « je l’ai abordée parce qu’elle m’a provoqué », « c’est normal, vous avez vu comment elle est habillée », etc. Face à ces propos, les femmes sont souvent démunies et intègrent alors ces remarques, ce qui les pousse à changer de style vestimentaire. Cela les empêche de vivre en toute liberté, par peur de subir à nouveau des situations de harcèlement. Il est évident que les femmes sont libres de faire ce qu’elles souhaitent de leur corps et de porter les vêtements qu’elles aiment. Ce qui compte c’est que cela leur plaise à elles et non aux autres. Elles ne s’habillent pas en pensant au regard des autres mais bien au leur. Par ailleurs, les femmes harcelées le sont indépendamment de leur tenue : on peut être habillée en jogging et sweatshirt et se faire harceler.
- « Seules les femmes jeunes et belles sont harcelées » : Le harcèlement touche toutes les femmes quel que soit leur physique (grande, petite, mince, ronde, vieille, jeune, portant une jupe ou non, etc.) mais également certains hommes. De plus, la perception de la beauté varie en fonction des personnes.
- « Les femmes se plaignant du harcèlement de rue détestent les hommes » : Il ne s’agit pas d’une question d’amour mais bien de respect. Les femmes veulent simplement qu’on les respecte quand elles se déplacent dans un espace public ou ailleurs.
- « S’il n’y a pas d’agression physique, ce n’est pas de la violence » : Cela signifie que les sifflements ou les insultes ne représentent pas des actes de violence. Or, ces différentes attitudes constituent une violence envers les femmes. Que ces agressions soient physiques ou verbales, elles sont dans tous les cas mal vécues par les victimes et, d’autant plus, lorsqu’elles sont répétitives. Elles entraînent des conséquences psychologiques et sociales chez les victimes.
Même en l’absence de violence physique, le harcèlement de rue reste dangereux car il crée une atmosphère malsaine et est puni par la loi.